BONNE ANNÉE SOUS LES PALMIERS !

Ça y est, nous y sommes….Le 31 décembre, à minuit, sous prétexte que nous entrons dans une nouvelle année civile, il va falloir obligatoirement faire la fête avec serpentin, chapeau de clown et langues de belle-mère (vous savez, ces sifflets qui déroulent une langue de caméléon en faisant un bruit strident). Il va falloir s’embrasser, s’enivrer au point de confondre Elie Mamane et Léon Mardoché (nos deux collègues de bureau). Et surtout, il faut crier à qui veut bien l’entendre : « Bonanée ! »

Pourtant, rappelez-vous, il y a quelques mois, nous avons déjà fêté notre nouvelle année sans tambour ni trompettes, mais à grand renfort de grenades et de pomme trempée dans du miel….Alors pourquoi devoir remettre le couvert et tenter une réplique de foie gras (casher) et d’un plateau de « ce ne sont pas des fruits de mer » ? Pourquoi s’essayer à la dinde aux marrons et à la bûche glacée parvée ornée de champignons meringués ? Et bien, tout simplement parce que des années d’exil en diaspora nous ont inévitablement contaminés (pour ne pas dire assimilés), et qu’il est difficile d’éviter le matraquage médiatique qui précède, accompagne et succède la nouvelle année. Et puis, force est de constater que nous vivons aussi, en Israël, à l’heure du calendrier grégorien. (Notez qu’il est d’ailleurs préférable d’être né en 1970 plutôt qu’en 5730 !). Et puis, comme l’actualité est bien souvent morose, il serait dommage de zapper des occasions de faire la fête. Alors, qu’on fête ou pas cette nouvelle année civile qui démarre, une chose est sûre, c’est qu’on se la souhaite. « Bonne année, bonne santé, beaucoup d’argent dans l’porte-monnaie ! », si vous croisez un ami entre le 20 décembre et le 15 janvier, il faudra forcément vous exécuter.

Mais une petite différence demeure entre le « Bonne année » de France et celui qu’on s’échange en Israël  (là, je sens que je vais en faire enrager plus d’un) : En France, on sort le bout du nez transi de froid de l’écharpe pour s’embrasser, dans un nuage de buée. On serre une main congelée par les -3 degrés. A cette époque de l’année, on reste emmitouflé dans son lit sous trois épaisseurs de couettes qui ne parviennent même plus à être douillettes, tellement le froid a eu raison de chaque recoin de la maison. On conjugue « neige » avec « crève » et « Paracétamol » avec « ras-le bol ». Durant cette saison, les Français sont devenus des oignons : recouverts d’une multitude de couches de vêtements, ils pleurent à chaque fois qu’ils s’épluchent.
Alors qu’en Israël, si nous avons rajouté une petite laine et éteint (enfin) le mazgan, il nous arrive encore de mettre un maillot de bain et des sandales, et le 31 décembre, nous pourrons, si nous le souhaitons, se souhaiter la bonne année attablés à une terrasse de café, sous un beau soleil qui se contente de nous réchauffer sans nous brûler… 
 
En dépit de nos divergences climatiques, j’ai cependant trouvé un point commun dans notre façon de se souhaiter cette nouvelle année : que l’on soit en France ou en Israël, le temps où on rédigeait des cartes de nouvelle année que l’on s’envoyait par la poste, une semaine à l’avance, est révolu. De nos jours, on se « kike », on se « vibe » ou on se skipe, on s’échange ses vœux sur Facebook ou Twitter, on se congratule par Dromadaire et on s’embrasse virtuellement par webcams interposées sur MSN (l’avantage, c’est que seuls nos ordinateurs attrapent des virus). 

Cependant, cette année encore, je vais saisir l’occasion que m’offre cet article pour vous rédiger, en toutes lettres,  mes vœux pour une très bonne et belle année, pleine de santé, de bonheur et de nouveaux projets. Un peu de chaleur à nos proches de France, un peu de pluie pour nous qui sommes ici et surtout, plus que tout, je vous souhaite de prendre le temps de profiter de la vie…

Valérie Bitton

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