Israélien jusqu’au bout des pieds !


Avant de faire mon Alya, je me suis toujours demandée une chose : comment devenait-on Israélien ? Aujourd’hui, près de six ans plus tard, j’ai peut-être la réponse…
Pour être un vrai Israélien, il faut tout d’abord parler hébreu, c’est évident. Et tant qu’à faire, le parler sans accent (Bien que de nombreux Russes le parlent couramment mais de manière totalement incompréhensible si on ne dispose pas des sous-titres)… Il faut aussi adopter cette façon d’être typiquement israélienne, ce subtil mélange d’assurance et de nonchalance que certains nommeront « Houtspanoute» (sans-gêne). Mais surtout, il faut avoir le petit détail qui fait toute la différence : Les Crocs !
Pour ceux qui ignorent encore de quoi il s’agit, je vais tenter une explication : Les Crocs sont des chaussures qui ont la forme de sabots, fabriquées dans une matière plastique semblable au caoutchouc et sensée assurer un confort  à faire pâlir de jalousie ses cousines  Scholl ou Isotomer…Déclinées en une large gamme de couleurs allant du jaune canari écorché vif au bleu dur irritant en passant par le rose fuchsia aveuglant, elles possèdent des trous permettant l’aération en raison de l’excès de sudation provoqué par la matière (essayez de chausser des sacs en plastique , vous obtiendrez quasiment le même effet).    
Elles s’accordent avec tout (en tout cas les Israéliens le pensent !), se mettent à toutes les occasions (plage, Bar-mitsva, réunion de travail,…) et existent en toutes les tailles, pour que personne ne soit exclu de cette mode qui perdure maintenant depuis quelques  années. Et le pire, c’est qu’elles ne laissent plus aucun répit car leur inventeur, trop content de surfer sur la vague du succès, à eu la géniale idée de concevoir un modèle fourré, on ne peut plus sexy,  pour l’hiver…

J’ai tout fait pour devenir une véritable Israélienne : je me suis mise aux mugs format XL de café au lait, j’ai appris mon numéro de Téoudate zéoute (carte d’identité) par cœur, j’ai mangé des steaks « al aèche » (au barbecue) à Yom Atsmaout, je me suis vêtue de blanc le jour de Kippour, j’ai grignoté des pépites sur un banc tout un après-midi de shabbat en prenant soin de jeter les épluchures parterre…Mais il y a une chose que je ne pourrai jamais, au grand jamais, faire : PORTER DES CROCS !!!!
Y’a des limites à l’intégration, quand même…..

Valérie Bitton    

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire